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conserva jusqu’en 1872, c’est-à-dire pendant vingt-trois ans, à travers les déplacements constants et multiples d’Albertus, c’est ce que seul pourrait dire celui qui préside au sort des choses. Toujours est-il que la voici. Elle a surtout intérêt de relique à une époque où l’on recueille assez passionnément les éléments du martyrologe artistique.

Lettre de Gérard de Nerval à Théophile Gautier.
« Mon cher Théo,

« L’honneur du papier blanc » me faisait hésiter à t’écrire cette lettre, qui ne te rencontrera peut-être pas. Si cela arrive, je l’adresse à l’honorable inconnu qu’on a l’usage de symboliser par X… Il sait sans doute, ainsi que toi, ce qui vient de se passer à Paris, une révolution manquée, une journée absurde. Enfin, tout est fini et pour longtemps selon les apparences.

« Je suis allé le jour même à La Presse, où Neftzer n’était pas très rassuré. Cependant, il paraît sûr qu’on n’entravera pas le journal, lequel, du reste, n’est pas du tout dans la même situation qu’à l’époque de Cavaignac.

« On n’a pas ouvert le musée aujourd’hui 15. J’y suis allé pour t’écrire ce qu’il en était. La cour était pleine de chevaux et de cavaliers. Il est même probable que ce n’est pas prochain (?).

« Le choléra a diminué de moitié. La pauvre Héloïse a été un jour malade, mais cela va mieux. E… est mieux portante que jamais. Nous avons été dîner chez Mme Heine, qui s’est trouvée prise pendant le repas, mais qui va bien. La présidente a aussi eu une atta-