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Où était la houppelande ? Où étaient les piments embrasés qu’il avalait comme dragées, et où était La Vie Moderne ? — Patience ! — Pour réponse, il me griffonna sur une feuille la silhouette de Sarah Bernhardt agitant un tambourin comme une gitana de Valence.

J’allai le visiter à Meudon. Il s’était remis à la peinture, comme à Madrid, dans l’atelier du vieux Federico de Madrazo, son maître, où, comme dans les ruines d’Aranjuez, sous la discipline de Carl Haes, le Hollandais qui lui avait « appris à voir ». Il n’avait plus rien à craindre du cheval d’Apocalypse, il lui avait payé sa dette et de la moitié de sa personne. Il lui disputait l’autre moitié. Patience !

La lutte dura quelques années pendant lesquelles l’héroïque gaucher multiplia ses travaux d’illustration, de plus en plus admirables, sans épuiser son génie. Puis le moment vint où le cheval l’emporta, et je pense que ce fut là où Velasquez et Goya l’attendaient pour le présenter à Cervantes.