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jamais, si je ne m’abuse, fils d’Orphée, ne mena mieux de sa lyre les tigres et les lions ensorcelés du Capital à la danse pyrrhique de l’Art pour l’Art.

« Les soussignés :1o M. Auguste-Émile Bergerat, homme de lettres, demeurant à Paris, avenue des Ternes, no 96 ; — 2o M. Charles-Fernand Gillot, graveur, demeurant à Paris, rue de Madame, no 79 ; — 3o M. Léon-François Hennecart, fabricant de papiers, demeurant à Paris, rue Neuve-des-Mathurins, no 7 ; — 4o M. Georges Chamerot, imprimeur, demeurant à Paris, rue des Saints-Pères, no 19 ; — M. Georges-Auguste Charpentier, éditeur, demeurant à Paris, rue de Grenelle-Saint-Germain, no 13 ; — et M. Eugène-Édouard Mercier, négociant, demeurant à Épernay (Marne),

« Ayant formé le projet de fonder et de publier à Paris, par voie de coopération, un journal hebdomadaire illustré, artistique et littéraire, ayant pour titre : La Vie Moderne, dont chaque numéro devra contenir seize pages, plus une couverture dont trois pages seront consacrées à la publicité, ont fait entre eux les conventions suivantes, destinées à régler les conditions dans lesquelles ce projet serait exécuté, d’abord à titre d’essai, et ensuite, s’il y avait lieu, au moyen d’une exploitation suivie pendant un nombre d’années déterminé. »

Le « s’il y avait lieu » était la porte de sortie, dite de désillusion, réservée aux coopérateurs déçus et réveillés du rêve, mais j’en avais la clef pendant trois mois, et à quel Eldorado ne va-t-on pas en quatre-vingt-dix jours quand le vent de l’Olympe souffle en poupe du petit navire !

« Les soussignés fixent la période d’essai à trois