V
QUELQUES BOULEVARDIERS :
FÉLICIEN ROPS
La renommée de Félicien Rops date environ du temps où Poulet-Malassis, homme d’un goût raffiné et divinatoire, se mit à éditer les poètes du Divan Lepelletier, c’est-à-dire Théophile Gautier (Émaux et Camées), Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal), Leconte de Lisle (les Poèmes barbares), Théodore de Banville (les Odes funambulesques) — et glorieusement s’y ruina. Car il ne faut jamais commencer. La fortune ne rit qu’aux reprises et c’est le second coup qui fait feu. Je vois encore, dans la rue de Richelieu, au coin du passage des Princes, qui s’appelait : passage Mirès, la boutique où s’étalaient les premières éditions de ces livres impérissables. Elles atteignent aujourd’hui à des prix rothschildiens, mais comme on pouvait alors en acquérir, pour trois francs, les plus beaux exemplaires, il va sans dire qu’ils restaient tous pour compte à l’éditeur.