saint Mathieu et saint Jean. La femme est dans l’Évangile, c’est là qu’on la trouve. Le moyen âge ne s’y trompait pas et il n’y a pas à entendre autrement son culte universel pour la vierge Marie.
Mais ce Dumas dogmatique était celui des dernières années, le Dumas d’après l’Académie, et je regrettais l’autre.
Il m’avait été révélé, cet autre, à une visite que je lui avais faite en 1874 pour le remercier d’avoir présenté lui-même une petite pièce de mon encre, Séparés de corps à Montigny, qui la refusa du reste.
Alexandre Dumas fils habitait alors, place Wagram, un rez-de-chaussée ouvrant sur un jardinet triangulaire et bordé d’une grille, d’où il pouvait surveiller la construction de son hôtel. — Entrez donc, m’avait-il lancé, je fais des tours.
Le lorgnon sur le nez, s’éclairant au jour de la fenêtre et dans l’attitude plastronnante qui lui était familière, il tenait de loin une lettre dont il étudiait l’écriture. On sait que l’ « Ami des femmes » se piquait de graphologie. Devant lui, un petit bonhomme grêle, chauve, les coudes rentrés, ricanait assez sottement, dans l’attente d’un arrêt de sorcellerie dont il escomptait la méprise. — Eh bien, mon cher maître, eh bien ?… — L’écriture, malgré son énergie, fit Dumas, est d’une femme, oui, mais d’une femme mal mariée. — Vous croyez ? — J’en suis sûr. Elle est jolie, coquette, et elle s’embête. — Comment, elle s’embête ? — Je vous dis ce que vous voulez savoir. Elle se crève d’ennui dans son ménage. Tenez, ses « a » bâillent comme des « u ». — Et puis ? — Elle a été épousée sans dot par un homme riche