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V

HISTOIRE D’UN ÉDITEUR CÉLÈBRE


Au printemps de l’année 1868 je logeais dans une maison meublée de la rue Jacob, qui s’intitulait : Hôtel de l’Univers. J’y travaillais, il m’en souvient à une nouvelle et deuxième pièce en vers pour la Comédie-Française, en collaboration avec Paul Ferrier, jeune poète récemment émoulu de Montpellier et qui m’avait été présenté par Léon Guillard, archiviste-lecteur de notre premier théâtre. Une figure curieuse, ce Léon Guillard, et que Got dépeignait drôlement : « Une trogne rouge, dans une cravate blanche. » C’était le type des auteurs aimés de Montigny, dociles à Scribe, et il avait eu des succès au Gymnase. Son autorité était considérable au Molière House, où il passait pour l’Éminence Grise d’Édouard Thierry, et l’était certainement, en effet. D’ailleurs, galant et excellent homme. Il m’avait donc adressé Paul Ferrier, son compatriote, et avait ainsi lié nos muses. J’ignore ce qu’a pu devenir le « chef-