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L’homme de Magenta ne la lui donna pas,
Mais il se découvrit, et, prenant dans ses bras
Celui qu’il envoyait mourir, non sans envie,
Il l’embrassa devant l’armée et devant Dieu,
Et, l’immortalisant par ce sublime adieu,
Il lui fit une mort plus belle que la vie.


IV

Heureux ceux qui s’en vont sur des chevaux fougueux,
Par le vent emportés dans les vallons en feux,
Jusque dans le trépas harceler la fortune !
Comme au soleil d’hiver étincelle un glacier,
Sur leurs cols vigoureux les cuirasses d’acier
Resplendissent au clair de lune.