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À DEUX DE JEU


La province n’a pas changé depuis Balzac et Flaubert, ni même depuis le Pourceaugnac de Molière, et le capitaine Boldon s’y embêtait à périr.

Inutile de déterminer la ville où, dans l’ombre d’une magnifique cathédrale, il n’arrivait plus à se raccrocher la mâchoire. Oyez seulement, pour l’intelligence de ce conte, qu’il était trésorier-payeur du régiment en garnison dans ladite ville. Il rehaussait l’honneur de cette fonction de confiance par une demi-douzaine d’insignes militaires décrochés à la pointe de son épée de brave et au milieu desquels l’étoile rayonnait comme une planète entre ses satellites.

Or, le destin voulut qu’un soir, où il lui semblait que tout le marasme du département se