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L’ENFANT PERDU
A une portée de fusil du hameau breton que j’habite, il y a une ferme importante, appelée la Ville-Eyrnaud, du nom de son fermier, ou plutôt de sa fermière, Jacquemine Eyrnaud, car Pierre Eyrnaud est mort l’an dernier. Dieu ait son âme !
Établie dans une espèce de manoir, d’ailleurs sans caractère et d’un style hybride, la métairie se relie par de hautes futaies de châtaigniers et des allées magnifiques à cette forêt de Ponthual, sombre et légendaire, qui fut et redeviendrait, au besoin, un repaire de chouans. Un « doué », ou ruisseau aux eaux intermittentes, sépare le corps d’habitation de ses dépendances, potagers, vergers, étables et prairies ; il aboutit à un vivier devenu une canarderie tumultueuse, comique, toujours en