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LA DAME DU SONNET


Si un sonnet ne vaut que par l’observance des lois qui règlent ce genre de poème à forme traditionnelle et immuable, le Sonnet d’Arvers, gloire des albums de nos mères, et sans lequel il n’y a pas de bonne anthologie lyrique, est est un assez pauvre sonnet, mais il est immensément célèbre. Il suffit, dans une réunion de gens ayant un peu lu, que l’un commence : « Ma vie a son secret…. » pour que l’autre continue : «… mon âme a son mystère…. » et l’on peut dire que le Sonnet d’Arvers est dans nos mœurs.

Ce « mystère », il m’a été donné de le percer. J’ai connu, à l’hiver de sa vie et au printemps de la mienne, la Laure anonyme du Pétrarque. C’était une bien aimable et fort spirituelle sep-