Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/52

Cette page n’a pas encore été corrigée

Marguerite d’Autriche. Ainsi que le fait remarquer M. Funck-Brentano[1], « les grands ducs d’Occident ont favorisé l’éclosion de cet art si original, si coloré, si vivant qu’on a pu appeler l’art bourguignon, où se mêlèrent harmonieusement le réalisme savoureux de la Flandre et la finesse d’inspiration, les tendances vers l’idéal du génie français ».

La brusque fin de cette dynastie enivrée de grandeur et de luxe est tout de même un symbole…

Charles le Téméraire périssant nu, abandonné, attaqué par les loups dans les marais glacés de Lorraine, démontrait, après saint Jean Chrysostôme, et avant Bossuet, la vanité des vanités humaines…

La fille de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne, en épousant Maximilien d’Autriche, voua les Flandres à un nouveau maître qui devait, un jour, y apposer une empreinte très personnelle. Ce maître fut une femme…, une femme de lettres, Margueriete d’Autriche.

Née, en effet, de l’union de Maximilien d’Autriche et de Marie de Bourgogne, Margueriete d’Autriche vit le jour à Bruxelles, en 1480. Elle fut baptisée à Sainte-Gudule, avec le parrainage de Philippe de Clèves et de Marguerite d’York, sa tante.

Sa petite enfance se passa au vieux château de Bruxelles où, à l’âge de 2 ans, elle perdit sa mère, morte des suites d’une chute de cheval…,

  1. Étude citée.