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Au xive siècle, en effet, les Flandres étaient passées sous la domination de la Maison de Bourgogne.

Les quatre représentants de cette maison, seconde du nom, portaient en leurs veines le bon sang de France : Philippe le Hardi[1], Jean sans Peur, Philippe le Bon ou le Magnifique et Charles le Téméraire témoignent, par leurs seuls noms, de la bravoure, de la valeur militaire auxquelles leurs contemporains ont rendu hommage. Mais ce penchant viril pour les armes ne les empêcha point, grâce aux lois de l’atavisme, de partager le goût de leur père et aïeul Jean le Bon, roi de France, pour les lettres et les arts.

Leur règne — on peut appeler ainsi le gouvernement de princes qui eurent puissance et prestige de rois — eut tant d’influence sur les Pays-Bas, dans le domaine intellectuel comme dans celui de la politique, qu’on ne peut le rattacher à l’ère des essais et des semailles, mais, plutôt, à celle des éclosions et des épanouissements.

Donc, à la cour fastueuse dont M. Frantz Funck-Brentano nous a donné, un jour, une si vivante description[2], les poètes, les peintres trouvaient asile et encouragements. Les dues aidèrent à la création d’œuvres, de bibliothèques,

  1. Qu’il ne faut pas confondre avec Philippe III le Hardi, roi de France, dont il a été question plus haut.
  2. La Cour de Bourgogne au-XVe siècle (conférence donnée à la salle Chateaubriand et publiée dans La Revue française du 19 mars 1914).