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autrefois, a esté une fort grande et florissante ville. Les Français, les Allemands, les Anglais, les Italiens qui la voyent s’esmerveillent de ce bastiment et de son artifice. »

Las ! Parmi ces peuples admiratifs, il en est un qui, en raison de sa très particulière kultur, a perdu, au cours des siècles, le respect des trésors sacrés de l’art et du travail ! Les torches… ou les engins incendiaires qui ont mis le feu à l’Hôtel de Ville et à la Bibliothèque de Louvain ont marqué au front, à jamais, les fils de cette Allemagne que Verhaeren appelait « exterminatrice de races « et « faiseuse de crépuscule ».

Quelques années avant la fondation de l’Université de Louvain, « l’an du salut du monde MCCCCVI », était morte la duchesse Jeanne, femme du duc Wenceslas de Brabant qui, aux côtés de son époux, avait fait beaucoup pour la belle cité. C’était une femme digne et avisée « vraiment excellente », au dire du chroniqueur, et qui, devenue veuve, avait su prendre en main « le maniement des affaires et fit beaucoup de choses et prudemment et vertueusement ».

Tel fut le rôle des femmes dans la littérature belge, au moyen âge.

C’est à dessein que j’ouvre ici un nouveau paragraphe de leur histoire bien que, chronologiquement parlant, la période du moyen âge ne prenne fin qu’un siècle plus tard, environ.