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moins, encore, qu’il ne s’agisse du Beurchon de la province de Liège… » On est forcé, en pareil cas, de s’en tenir aux conjectures.

Sœur Dimenche, qui savait le latin, écrivit une Vie de Sainte Catherine, en vers. Le manuscrit, datant du commencement du xive siècle, appartient à la bibliothèque de la Sorbonne.

En voici quelques vers, à titre de curiosité :

Jon qui le vie ai translatée
Suis par nom Dimence nomée
De Berchinge suis nonain
Por s’amor pris ceste œuvre en main
A tous chians qui cest livre orront
Et de fin cuer l’entenderont.
Por amor Dieu prie et requier
Qu’il veuille Dieu por moi prier
Qu’Il mete m’âme en paradis
Et gart mon cors tant com iert vis
Qui vit et règne et règnera
In soeculorum soecula

Il n’est pas étonnant de voir des œuvres littéraires naître dans les couvents où l’instruction des femmes était plus étendue, en général, que dans le monde. La nonne Rothswitha a donné, dès le xe siècle, toute une œuvre dramatique à la littérature allemande.

En France, la règle des couvents et des abbayes, plus sévère, ne paraît pas avoir laissé aux religieuses la même latitude de communiquer au dehors les œuvres composées. Un certain nombre de celles-ci, d’ailleurs, ont pu disparaître dans les incendies allumés par la Révolution…

Par une association d’idées aussi mélanco-