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Les princesses, d’ailleurs, n’avaient pas, seules, le privilège d’inspirer des œuvres littéraires ou d’en recevoir l’hommage. Des livres furent dédiés à de nobles dames, à des « bourgeoises » de qualité, à des religieuses même, comme Maria van Berlaer, sœur Gothile et dame Femina van Hoye, abbesse du couvent aristocratique de Saint-Trond, qui fit refaire en vers la légende de sainte Lutgarde, composée au siècle précédent. Cette nonne eut également la dédicace de la Vie de sainte Christine l’Admirable[1].

Entre toutes les célèbres « marraines » de poètes, il faut accorder une mention particulière à MARIE DE BRABANT qui ne se contenta pas de protéger les trouvères, mais qui pratiqua elle-même l’art des vers.

MARIE DE BRABANT peut donc être considérée comme l’aïeule des poétesses belges.

Fille de Henri III, duc de Brabant, et d’Alix-Adélaïde de Bourgogne, dont l’esprit était très cultivé, elle appartenait à une famille connue pour son goût des belles-lettres dans lesquelles cinq représentants du nom s’étaient déjà distingués.

Henri III, surnommé le Débonnaire, avait écrit, pour son compte, des pastourelles, des chansons courtoises.

Ainsi que chez ses ascendants, le poète se doublait, chez lui, d’un Mécène.

Il accordait, notamment, une large hospitalité

  1. J. Stecher (Revue de Belgique).