mariages conclus entre des familles françaises et flamandes accentuèrent ce mouvement. Ces mariages et les fêtes auxquelles ils donnaient lieu fournissaient des sujets de poèmes aux trouvères du temps : mœurs, usages, costumes y étaient dépeints, ce qui leur donne un véritable intérêt documentaire.
Jeanne et Marguerite, comtesses de Hainaut, dont l’éducation se fit à Paris, avaient fait bâtir, au Quesnoy, un château où, l’été, leur petite cour était conviée à des tournois galants.
Jeanne fut la « dame » de Beaudouin de Condé qui s’acquit une célébrité dans les dits satiriques ou courtois à vers équivoques[1](les Dits d’amour, de la Rose, du Salut Notre-Dame, du Dragon, etc.).
Philippine de Hainaut, épouse de Édouard III d’Angleterre, celle-là même qui sauva la vie des Bourgeois de Calais, fit de Froissart son familier. Sainte-Beuve nous décrit[2] la vie agréable qui était offerte au « clerc de la chambre de la reine » chez sa protectrice à laquelle « il servait de beaux livres de poésie et traités amoureux »… en attendant le travail plus grave des Chroniques.
Ces évocations ne réveillent-elles pas dans notre pensée le souvenir de Marguerite d’Écosse, prodiguant ses soins à Alain Chartier, d’Anne de Bretagne élisant son poète en la personne de Jean, Marot, de Marguerite de France s’intéressant aux destins de la Pléïade ?…