Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/153

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’élaborer des chroniques bibliographiques ou d’échafauder l’important travail d’un roman. La poésie est la marge illustrée de leur page de vie saine et utilement remplie, le jardin étroit mais bien enveloppé de ciel, attenant à la maison familiale ou à la salle de classe. Aux heures de récréation, leur esprit vient se détendre dans ce clos fleuri dont tant de leurs poèmes expriment le charme intime et bienfaisant.

Pourtant, cette règle, comme toutes les autres, comporte des exceptions.

La poésie belge a eu des représentantes dans le milieu aristocratique et mondain, en ce siècle comme au temps de Marie de Brabant ou de Marguerite d’Autriche.

Mme HENRY-JACQUES DE TALLENAY, dont le nom vient d’être cité, doit avoir sa place en cette galerie des Muses.

Fille du marquis de Tallenay, elle signa ses œuvres du nom patronymique, bien qu’ayant été mariée très jeune à M. van Bruyssel, chargé d’affaires en République Argentine.

À son retour en Belgique, Mme J. de Tallenay van Bruyssel tint un salon littéraire à Bruxelles. Elle collabora à Durandal, à la Jeune Belgique, à l’Art moderne, et fut, pendant trois ans, correspondante du Figaro.

En 1894, elle publia un recueil de vers, l’Inter-