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étudiait les questions poétiques et religieuses avec une rare et virile clairvoyance. Son talent garde la même dualité: tantôt délicat, tantôt ferme et audacieux, il se déploie sous toutes ses faces.

Annette de Droste-Hülshoff vécut successivement sur les bords du Rhin, puis dans une terre de famille, en Westphalie, et enfin, à cause de sa santé précaire, sous un plus doux climat, à Mersbourg, près du lac de Constance. Elle retrouvait là son beau-frère, le comte de Lasberg, littérateur distingué. Un cercle agréable séjournait en ce lieu très fréquenté de la bonne société allemande.

Annette de Droste écrivit longtemps pour elle-même, sans chercher la publicité. Dix ans seulement avant sa mort, elle consentit à se faire éditer, et ce premier ouvrage, Gedichte (Poèmes), n'ayant pas obtenu tout de suite, du public, l'attention qu'elle en espérait, la déception l'engagea à ne pas continuer. Mais ses amis stimulèrent de nouveau son effort. Elle donna, en 1844, un second recueil de poèmes. Le succès en fut encore modéré.