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pensait que les choses du cœur ne devaient pas quitter l’ombre du sanctuaire où elles étaient nées ; voir ses vers imprimés à côté de ceux du grand poète, s’entendre dire qu’ils étaient parmi les plus beaux, cela lui suffisait. »

Son talent, pour dédaigner ainsi la publicité, n’en est-il pas deux fois plus exquis ?

De nos jours, en notre pays, Mme Edmond Rostand n’a-t-elle pas doublé la sympathie et l’estime méritées par les jolis Pipeaux de Rosemonde Gérard, en mêlant le chant anonyme de sa voix au duo d’amour du troisième acte de Cyrano de Bergerac ?

Bien plus tard seulement, Marie-Anne dévoila à Herman Grimm, un de ses amis littéraires, qu’elle avait composé une partie des vers de Suléika. Et ce ne fut encore que dix ans après la mort de Marie-Anne, survenue en 1860, que Grimm trahit le secret qui lui avait été confié.

On fit alors des recherche et on découvrit, d’après les textes retrouvés, que les retouches ou variantes faites par Goethe au manuscrit de son amie n’avaient pas toujours valu l’inspiration originale.