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principalement par les salons. L’âme de la vie de salon, c’est la conversation, cet échange d’idées rapide, imprévu, où l’on touche à tout, sans rien approfondir, où l’on s’excite mutuellement par la diversité des manières de voir, et où les opinions les plus contraires s’humanisent et se tempèrent par l’urbanité des formes. Or, Mme de Staël avait déjà remarqué que l’Allemand est peu propre à la conversation. Il s’obstine dans son idée, tient fermement à ce qu’il croit vrai, et se reprocherait toute concession comme une faiblesse. Il discute plus qu’il ne cause, et l’Allemande, sous ce rapport, est peu différente de l’Allemand. Aussi la vie de salon a commencé tard en Allemagne. On en trouve quelques traces à Weimar, au temps où les plus grands écrivains de l’Allemagne étaient réunis dans cette ville, alors semblable à un village. Johanna Schopenhauer, la mère du philosophe, recevait chez elle quelques amis, très simplement, les jours où il n’y avait pas de théâtre. « Je leur offre une tasse de thé avec des tartines de beurre, écrit-elle à son fils, et on n’allume pas une bougie de plus. » La duchesse douai-