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objet d’édification pour elle et pour ses collègues, celles du moins qui savaient le latin ; leur influence ne dépasse guère les limites du monastère où elles avaient pris naissance.

Au temps de la Réforme, comme au moyen âge, la femme reste à peu près étrangère au mouvement littéraire. Il suffit de regarder les figures de femmes que nous ont laissées Albert Dürer et Hans Holbein, pour voir que le génie poétique n’a point passé par là. Ce sont de bonnes ménagères, des épouses fidèles, des mères dévouées. Elles sont faites pour faciliter la tâche de l’homme, non pour la partager, encore moins pour rivaliser avec lui. Elles gouvernent la maison, commandent les servantes, et, au besoin, se font servantes elles- mêmes. Leurs mains, habituées au travail manuel, sont inhabiles à tenir la plume. Dans le grand nombre de cantiques inspirés par la Réforme, il en est qui ont pour auteurs des femmes ; mais celles-ci appartiennent surtout à l’aristocratie, la seule partie de la population qui eût de l’instruction et des loisirs.

L’influence des femmes, lorsqu’elle ne se manifeste pas par de grandes œuvres, s’exerce