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— Bien parlé, Nestor. Et qu’avez-vous répondu, mon père ?

— J’ai répondu à M. Belormel…

— Ah ! c’est M. Belormel, l’ambassadeur ?

— Oui, qui remplace en cette circonstance le père de M. Samson, mort, et sa mère malade.

— Eh bien ?

— Que tu serais consultée avant toute chose, et qu’il aurait ma réponse dans quelques jours.

— Je vous remercie. Dans quelques jours nous répondrons.

Marcelle, qui se tenait toute grave accoudée à la cheminée, vint subitement jeter ses bras au cou de Judith en lui chuchotant à l’oreille :

— Dis oui : il a l’air de tant t’aimer !

Judith eut un mouvement d’épaules plein de pitié dédaigneuse.

— Cela te suffirait donc à toi ? demanda-t-elle.

— Ah ! certes ! répondit vivement Marcelle qui rougit aussitôt comme une enfant ingénue qu’elle était.

La famille se sépara sans rien ajouter à cette première explication. Judith ne dormit pas. Le