Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/84

Cette page n’a pas encore été corrigée

diait tous les détails de cette beauté radieuse, à laquelle son propre visage, rouge et commun, servait de repoussoir.

Il lui parut de bonne guerre de mettre une épine au cœur de cette rose.

— Ce pauvre M. Samson, dit-elle aussitôt, est menacé d’une catastrophe bien pénible !

— Quoi donc ? interrogea madame Fontille. Madame de Clarande, en mère prévoyante qui

surveillait précieusement les prétendants de sa fille, devint subitement attentive.

— Il est menacé de perdre…

— Sa position ? interrompit-elle.

— Sa mère, acheva madame Myonnet.

— Ah !… fit madame de Clarande d’un ton paisible, ce serait un grand malheur !

— C’est le meilleur des fils… à ce point qu’il fait des prodiges d’ordre et d’économie pour procurer à cette mère infirme les douceurs que son âge réclame.

— Des prodiges ! tant que cela ? dit Judith d’un ton incrédule qui voilait mal une inquiétude secrète.

— Mon Dieu, oui. Vous savez combien la ma-