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Ses enfants seuls exerçaient une influence puissante sur son esprit. Ils étaient toute sa vie, et dans sa tendresse paternelle il y avait de la passion et du remords.

Pourquoi ? C’est ce que madame Fontille avait vainement cherché à découvrir.

Un jour, la famille Aubépin avait dîné chez le commandant Fontille — un être assez nul, qui aimait de confiance tout ce que sa femme aimait ; — au dessert, la petite Marie avait récité des fables, ce qui avait mis un rayon de joie dans les yeux tristes du père.

Bébé n’avait rien récité ; l’intelligence malade du pauvre enfant s’oblitérait chaque jour davantage.

On passa au salon, où madame Myonnet ne tarda pas à arriver.

C’était la veuve d’un riche manufacturier de Pont-l’Évêque, l’immense faubourg qui forme à la ville de Vienne comme une queue gigantesque de plusieurs kilomètres.

Elle portait, depuis quatre ans bientôt, un deuil profond dont l’exagération bruyante lui avait fait le plus grand honneur.