Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée

fréquemment ses amis du régiment et même quelques Viennois qui avaient eu le bon goût d’apprécier cette hospitalité temporaire.

Le capitaine Aubépin et madame veuve Myonnet, propriétaire de la maison du cours Romestang, qu’habitait le commandant Fontille, faisaient naturellement partie du petit groupe que la famille de Clarande honorait parfois de sa présence.

Le capitaine Aubépin s’éclipsait toujours de bonne heure, et lorsque sa cousine essayait de le retenir :

— Et mes enfants ? disait-il.

Madame Fontille n’osait plus insister.

À vrai dire, il n’apportait aucun entrain dans le salon de sa parente. Depuis qu’un malheur affreux avait brisé ses liens de famille, cet officier conservait une gravité morne que le monde était impuissant à dissiper.

On sentait bien, d’ailleurs, que si les convenances le forçaient à sortir parfois de sa solitude, le plaisir ne l’attirait pas, la musique le laissait insensible, les séductions d’une table de jeu étaient lettres mortes pour lui.