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Cependant la santé de madame Samson ayant paru s’améliorer, son fils, rassuré sur ce point, put reprendre sans remords le cours de ses heureux projets.

Le commandant Adalbert de Poitevy se livrait, de son côté, à l’examen approfondi de ce problème : étant donnés un officier ambitieux et une jolie femme, déterminer la part d’influence que la jolie femme peut exercer sur l’avenir de l’officier ambitieux.

Le simple énoncé de cette opération algébrique, que se posait mentalement le séduisant chef d’escadrons, suffit à donner la note juste de ses sentiments.

Ce fut aux bals que la recette des finances et la sous-préfecture s’empressèrent de rendre au colonel de Clarande, que le commandant Adalbert de Poitevy poursuivit, avec une sage lenteur, la solution de son petit problème.

Plus il voyait Judith, plus il appréciait la valeur de sa beauté ; plus il accumulait de preuves irrécusables de son manque de fortune, plus il apprenait à faire fond sur son intelligence pratique de la vie mondaine.