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tante et rapprochée de son cœur la chère vision qu’il rêvait.

Et cette même Providence charitable, qui protège les amoureux sincères et les honnêtes sentiments, lui rendit en outre l’immense service de lui souffler les pas qu’il fallait faire.

Elle lui inspira les quelques paroles qu’il devait dire, et lui communiqua une ardeur juvénile qui le jeta au milieu des couples tourbillonnants avec

l’audace heureuse de la réussite.

Quanta se reposer pendant cette valse bénie… jamais. S’arrêter, n’était-ce pas perdre par sa faute quelques parcelles de ces minutes de bonheur ?

Ce ne fut donc qu’aux derniers accords de la valse mourante que le lieutenant consentit à abandonner son cher privilége.

Marcelle, en se rasseyant près de sa mère, sourit naïvement à son valseur, de façon à faire tourner sans rémission sa tête déjà si compromise.

Et c’est pourquoi dans ce bal, où M. Ernest Samson représentait la magistrature triomphante, et le commandant Adalbert de Poitevy l’aristocratie satisfaite, le lieutenant Duval, tout