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naissante influence lui faisaient une loi de ne pas accorder davantage.

Le commandant Adalbert de Poitevy protesta de sa désolation en homme du meilleur monde qui sait se retirer.

M. Ernest Samson lui succéda aussitôt dans le rôle de solliciteur.

Judith leva sur le nouvel arrivé, à qui elle n’avait encore donné qu’une mazurke, un regard gracieusement voilé qui ravit l’inflammable magistrat.

Quoique substitut, il était naïf et follement épris de cette belle fille blonde, blanche et fière.

L’étude du Gode et l’incessant aspect de la criminalité sous toutes ses faces n’avaient en rien desséché ce cœur enthousiaste, qui gardait en quelque coin d’adorables illusions.

Ce bal, en le rapprochant de Judith, réalisait son rêve le plus caressé.

Il eut grand’peine à conserver la contenance modeste qui lui était habituelle, car le triomphe éclatait dans toute sa personne en conduisant sa danseuse au quadrille.

Il sut avoir de l’esprit, chose difficile à travers