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Hortense portait avec gravité sa robe traînante sans ornements, sa ceinture de velours relevée en grosses coques, et quelques roses symétriquement rangées dans sa chevelure châtain.

La robe de Judith décrivait une traîne incommensurable. La gaze onduleuse venait ça et là se rattacher par des nœuds de velours à la ceinture haute, toute semblable à un corselet d’abeille.

Ses cheveux blonds, entremêlés de deux roses seulement — mais si joliment cachées sous les boucles ! — tombaient sur de splendides épaules que le corsage, savamment coupé, semblait impuissant à contenir.

Le commandant Adalbert de Poitevy s’était fait inscrire trois fois déjà sur le carnet de la belle jeune fille.

Il vint encore solliciter la faveur d’un quadrille, ce qui lui fut refusé de cette voix claire et coquette qui est un enchantement pour les oreilles masculines.

Et notez bien que Judith refusait à regret, M. de Poitevy n’étant pas un cavalier vulgaire ; mais les convenances d’abord et la nécessité de ménager sa