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Dans l’intervalle des danses, la musique du régiment, rangée dans le vestibule, jouait ses plus entraînantes fanfares.

La recette des finances était surpassée, et la sous-préfecture, dans ses plus grands jours, n’offrit jamais de coup d’œil aussi séduisant.

Dans ce tourbillon de musique, de femmes, d’officiers, les filles du colonel passaient belles, avenantes, empressées, comme un idéal de jeunesse et de fraîcheur.

Elles étaient vêtues de toilettes semblables et les portaient chacune d’une façon si opposée qu’on pouvait croire tout d’abord à trois toilettes différentes.

La robe blanche de Marcelle, couvrant à peine ses pieds d’enfant, était ornée d’une ceinture de velours noir, dont les bouts de pensionnaire tombaient droits sur les plis flottants.

Ses épaules, maigrelettes encore, quoique d’un modelé parfait, étaient quelque peu cachées par l’entre-deux montant du corsage.

Les roses en guirlande qui couronnaient son front rappelaient involontairement la jeune vierge des cérémonies antiques.