Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée

C’étaient M. Ernest Samson et le commandant Adalbert de Poitevy.

Un jour, Judith déclara nettement qu’un bal était indispensable pour achever de s’affirmer dans la garnison, et que madame de Clarande en donnerait un le lundi gras.

Madame de Clarande ne résista que pour la forme ; Hortense ne fut pas écoutée, Marcelle ne fut pas consultée, et le colonel, tapotant les joues fraîches de sa favorite, consentit à tout ce qu’elle demandait.

Le lundi gras arriva.

Il y a tout lieu de croire qu’on parle encore à Vienne du bal du colonel de Clarande, car jamais, de mémoire de Viennois, on ne vit autant d’élégance, d’entrain, de fleurs, de lumières et de jolies femmes.

La vieille ville ne se croyait pas aussi riche.

L’appartement du quai du Rhône avait revêtu l’aspect fleuri d’une serre parisienne. La clarté des lustres faisait étinceler l’or des uniformes, — et Dieu sait si l’or est prodigué au 17e hussards ! — La valse vertigineuse emportait les robes de dentelle enlacées aux brillants cavaliers.