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— Votre dévouement n’est plus indispensable désormais ; la vie sédentaire permettra à vos parents de se passer de vos soins. Mon cousin aussi rêve le repos ; il est riche ; il ne veut que votre personne, il vous aime !… et les enfants donc !… Marie, dis-lui donc qu’il faut qu’elle soit ta petite mère.

Marie se pelotonna calmement dans les bras d’Hortense en disant :

— Ma petite mère !… mais elle l’est déjà.

— Vous l’entendez ! s’écria le capitaine d’une voix oppressée ; oh ! je vous en supplie, ne la démentez pas.

La jeune fille cacha ses yeux troublés dans les cheveux de l’enfant en murmurant :

— Laissez-moi d’abord installer dans leur nouvelle demeure mes grands enfants à moi, et je vous permettrai de leur demander alors de me donner aux vôtres.

Madame Fontille fit un geste triomphal, embrassa son cousin, et sortit en emportant Marie, laissant quelques minutes de liberté à ces deux êtres, si diversement et si profondément dévoués, pour s’avouer enfin qu’ils s’aimaient.