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mée de maternité et de dévouement, ne fût un peu jalouse du bonheur et des fatigues de Marcelle.

Une autre surprise, infiniment moins agréable, malgré sa flatteuse apparence, était réservée à M. de Clarande. Le 15 août, il reçut la croix de commandeur de la Légion d’honneur, récompense enviable, certes, mais avant-coureur certain de la retraite.

Il était impossible, en effet, de lui faire entendre plus catégoriquement et avec plus de formes qu’il ne devait conserver aucun espoir d’arriver au grade de général. Ce fut une amère déconvenue pour le vieux militaire dont la graine d’épinards, si raillée des uns, si désirée de tous, était l’incessant objectif.

Son orgueil le sauva de toute faiblesse apparente. Ce fut d’un front suffisamment radieux qu’il arbora, pour la revue officielle de la fête de l’empereur, le large ruban rouge indice de la dernière distinction qu’il pût atteindre.

Madame de Clarande, moins maîtresse d’elle-même, en fit une sérieuse maladie.

Judith tomba dans un découragement profond. Son espérance suprême — les futurs aides de