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de confiance, de façon à rendre son renvoi nécessaire. Madame Apolline de Poitevy, qui paraissait souffrir de la présence de son ancienne confidente, saisit avec empressement la première occasion qui lui fut offerte de se priver de ses services. Elle se délivrait ainsi des fréquentes visites que lui faisaient les deux frères et le cousin delà soubrette, visites qui ne se terminaient jamais sans une demande de secours, ni sans l’évocation désagréable ou menaçante de certains souvenirs de guet-apens nocturne grassement porté, cependant, au budget de l’ex-veuve Myonnet.

Cette séparation de la maîtresse et de la servante, qui entraîna la disparition des frères et du cousin, ne s’effectua pas du reste sans une dernière et abondante saignée à la bourse de la nouvelle mariée. Moyennant quoi elle put espérer ne plus jamais entendre parler des trois mystérieux complices, des chapeaux rabattus, des fameux gourdins et du coin obscur entre le quai et la vieille église Saint-André-le-Bas. L’oiseau pris, elle entendait détruire le piège.

Au printemps, une vraie tristesse attendait Hortense ; ce fut le départ du capitaine Aubépin,