Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/216

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Mais papa, insistait Marie, puisque mon amie Hortense te dit qu’elle le gardera !… Va, n’aie pas peur, on ne le laissera plus jamais avec mademoiselle Judith.

Hortense mit sa main sur la bouche de la petite fille, mais le mot était lancé. Le père, du reste, allait une fois encore abdiquer ses droits en faveur de l’amie.

— Eh bien, oui ! gardez-le, dit-il avec émotion, je ne sais que vous au monde, mademoiselle, à qui je puisse le laisser ce soir sans remords.

— À demain ! dit doucement Hortense.

— À demain ! répéta le capitaine, en rejoignant la caravane, prête à s’ébranler.

Madame Fontille s’était installée dans la calèche du colonel avec son mari, dont elle ne se séparait jamais, et le capitaine Aubépin, à qui elle fit un signe, L’aide-major et les autres officiers avaient leurs chevaux, et, sur la route toute blanche, les invités disparurent bientôt.

Hortense, rentrant dans la chambrette de Bébé, traîna un fauteuil près du lit, s’y plaça avec une lampe et un livre, et mUrmura avec un bon sourire satisfait :