Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/215

Cette page n’a pas encore été corrigée

Bien souvent dans cette soirée, ils se rencontrèrent, penchés sur lui, le cœur rempli par une préoccupation semblable et les yeux se parlant le même consolant langage.

La soirée était belle, l’air embaumé de bonnes senteurs rustiques qui s’exhalaient des prés voisins, et sous les platanes, où la lune glissait quelques rayons discrets, la conversation continuait, animée et spirituelle.

On oubliait l’heure certainement, et pourtant il se faisait tard. M. et madame Fontille se levèrent ; l’aide-major les imita ; les autres convives, un capitaine et un sous-lieutenant, les suivirent aussitôt.

Où donc était le capitaine Aubépin ?

Il était en grande conférence avec Nestor, qui lui démontrait de la façon la plus persuasive que ce serait imprudence et folie que de vouloir emmener le petit malade, tandis qu’elle promettait d’être sa sœur de charité.

Le capitaine hésitait ; car dans son cœur aux tendresses subtiles, il se reprochait déjà de s’être départi quelques jours de sa surveillance habituelle.