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mousseline, qui demandent des repassages perpétuels.

— Je n’aurai plus le temps, disait-elle.

— Mais alors, ma chérie ?…

— Sois tranquille, je porterai de l’alpaga et tu ne m’en trouveras pas plus mal.

On s’embrassait encore, on faisait des projets, et la petite layette, pour le cher attendu, se confectionnait avec amour.

Hortense se réjouissait fort de la perspective d’avoir à aimer un petit ange qui serait presque à elle. En attendant, elle avait obtenu, non sans prières, du capitaine Aubépin, l’autorisation de garder deux ou trois jours, à la Bouletière, Marie et le petit garçon.

Les chers orphelins, comme elle les appelait dans son cœur, n’avaient pas revu la campagne, la vraie campagne, depuis leur séjour au camp de Châlons, qui s’était terminé d’une façon si tragique pour leur pauvre mère.

Aussi, ce fut une joie complète et bruyante quand Hortense les lança en toute liberté dans les grandes allées du clos. Ils se roulaient sur le gazon, ils se cachaient dans les hautes herbes,