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Les leçons de Nestor n’avaient pas été perdues ; l’ordre régnait dans le budget du jeune ménage ; pas une emplette n’était faite sans pouvoir être soldée comptant… suprême prudence des petites bourses !

Si la fin du mois s’annonçait lourde ou compliquée de dépenses inattendues, Alain et Marcelle échangeaient un sourire, un baiser, et attendaient sans regret une époque plus favorable.

Ils réalisaient ainsi l’idéal du ménage militaire peu fortuné, honnête, économe et prévoyant, que l’annonce d’un départ ne prend jamais au dépourvu, parce qu’il se précautionne contre cette éventualité, et que la vie de garnison trouve toujours digne de son grade et de son arme.

Marcelle ne connaissait le superflu que de nom, mais elle entrevoyait déjà l’époque où, jeune mère, elle devrait songer à de nouvelles obligations.

— Bah ! disait le lieutenant Duval avec un bon rire, je n’allais pas au café… maintenant, je me passerai de cigares, voilà tout.

La jeune femme, de son côté, se promettait de renoncer, l’été suivant, à ses fraîches robes de