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l’avoir appuyée, une demande de permission pour contracter mariage avec madame Sophie-Dorothée-Apolline Judeauville, veuve Myonnet, domiciliée à Vienne, département de l’Isère.

« Le certificat est joint à la demande.

« Je suis, avec respect, mon colonel,

« Votre très-humble et très-obéissant serviteur.

« Adalbert de Poitevy.
« Chef d’escadrons au 17e hussards. »

Judith laissa échapper une exclamation sourde.

Le colonel, qui, dans sa préoccupation, avait oublié la présence de sa fille, se retourna vivement.

Elle était livide et chancelait.

— Ah ! pauvre enfant ! s’écria-t-il en allant à elle, les bras ouverts.

Judith étendit la main vers la lettre avec un sourire de suprême mépris.

— Faux et cupide ! dit-elle d’une voix âpre.

Le colonel, désespéré de la blessure qu’il entrevoyait, l’entoura tendrement de ses bras, appuyant la tête blonde à son épaule, la berçant comme on fait d’un enfant malade, en murmurant :