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simplicité classique des champs ne modifiait en rien chez elle les droits imprescriptibles de la toilette, — se fit conduire à Vienne de bonne heure.

Sautant légèrement en bas de la calèche, elle grimpa en courant les deux étages qui conduisaient au cabinet du colonel, afin de l’embrasser avant de faire ses courses.

— Le colonel est-il chez lui ? demanda-t-elle au planton qui se tenait dans l’antichambre.

— Oui, mademoiselle, répondit le planton en se collant respectueusement au mur.

Elle frappa pour la forme, ouvrit la porte, et pénétra, avec un froufrou soyeux, dans le cabinet de son père.

Le commandant Adalbert de Poitevy, debout près du bureau du colonel, se retourna et devint pâle, malgré tout son empire sur lui-même.

Elle, au contraire, sentit une chaleur ardente empourprer son visage troublé.

Depuis plusieurs jours, il n’avait pas paru à la Bouletière, et c’était bien la dernière personne qu’elle eût désiré trouver là, tant leurs relations devenaient pénibles.

Le commandant salua la jeune fille avec une