Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/182

Cette page n’a pas encore été corrigée

entreprendre une tournée de découverte autour de la ville dans un rayon de quelques kilomètres.

Il en fit cinq au petit trot, avant de fixer son choix sur une grande maison délabrée, mais commode, plantée sans grâce au bord de la route de Vienne à Beaurepaire, ombragée de vieux arbres touffus, et entourée d’un clos très-vaste qui pouvait, à la rigueur, mériter le titre de parc.

Cette propriété s’appelait la Bouletière ; elle appartenait à un négociant lyonnais sur le point de faire faillite.

Moyennant deux cents francs par mois, le colonel en devint locataire pour la saison, avec jouissance des meubles, des fruits et de la basse-cour.

Ces arrangements pris, il conduisit triomphalement sa famille dans l’éden rustique qu’il lui avait découvert.

Madame de Clarande déclara la maison suffisante, l’allée de platanes superbe, et certain bois feuillu, qui limitait la propriété, tout plein de poésie champêtre.

Judith promena sur toutes choses ses grands yeux indifférents ; elle remarqua seulement que,