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taire trois rouleaux disposés sur la tablette, et, les tendant à Justine :

— Donnez-leur cet argent… et qu’ils filent, dit-elle durement.

Le commandant Adalbert de Poitevy rentra chez lui d’un pas tranquille en pensant que le mari de Mariette en avait été pour ses frais d’attente, et que le guet-apens, — qu’il cultivait avec un certain talent, — ne lui réussissait pas.

Il était décidé, du reste, maintenant qu’il se croyait sûr de connaître l’ennemi, de ne pas provoquer cette vengeance brutale, de se tenir sur ses gardes et de gagner tout simplement le Cercle militaire par les rues, au lieu de s’y rendre par les quais.

— Quel abominable mari a cette pauvre petite Mariette ! se disait-il, et faut-il que le besoin de la propriété légitime soit incrusté dans les cœurs féminins, pour avoir décidé cette fillette à épouser ce pendard !

Il s’endormit sur cette réflexion physiologique et rêva beaucoup plus de l’ouvrière persécutée que de son rustre d’époux.

Le lendemain, vers trois heures, M. de Poitevy