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La tête du lieutenant, qui avait jadis vaillamment résisté au yatagan brutal d’un Arabe, faillit éclater à cette seule pensée.

Madame Fontille eut grand’peine à rappeler cette joie exubérante au sentiment de la réalité et des usages.

Il voulait courir aussitôt vers Marcelle et lui crier : « Merci ! je vous adore !… et je suis fou de bonheur ! »

On le décida, non sans difficulté, à attendre le lendemain pour se présenter chez M. de Clarande en compagnie de sa protectrice.

Celle-ci le catéchisa si bien, du reste, que, le moment de cette présentation venu, M. Alain Duval, le modeste officier sans fortune et sans nom, se conduisit dans l’aristocratique maison, qui allait un peu devenir la sienne, avec toute la convenance, sinon toute la distinction désirable.

Le colonel l’accueillit avec rondeur ; après tout, puisqu’il plaisait à sa fille et qu’elle l’acceptait ainsi, son rôle de père tournait tout naturellement à l’indulgence.

Madame de Clarande faisait plus difficilement le sacrifice de certains préjugés, et son abord céré-