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M. Ernest Samson vivait dans la fièvre de l’attente, compliquée de la fièvre de l’amour : deux maladies douloureuses auxquelles on n’accorde généralement pas toute la pitié qu’elles méritent.

Il n’osait pas paraître aux jeudis du colonel ; il n’entrevoyait même plus Judith : c’était là le supplice amer !

Son ami, M. Belormel, le juge, ne pouvait lui fournir ni un indice, ni une espérance.

Ses inquiétudes de famille se calmaient un peu sans s’apaiser entièrement.

Madame Samson, gravement atteinte par une anémie persistante, ne parlait de sa santé, en écrivant à son fils, qu’en termes voilés, qui laissaient encore beaucoup de prise aux conjectures pénibles.

Si, du moins, il avait été réconforté par un regard de Judith !

Ce ne fut que le quinzième jour après la demande officielle, que M. Belormel reçut une lettre de M. de Clarande, lettre brève où le refus de la main de Judith, motivé sur des projets antérieurs, s’enveloppait de formules polies.

Mais c’était un refus positif !