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demandaient curieusement ce qui leur avait gâté leur colonel.

Ah ! oui… oui, c’était son rêve que de trouver des époux à ses chères filles, mais encore fallait-il pouvoir s’orner de ses gendres avec une légitime satisfaction.

M. Ernest Samson n’appartenait, il est vrai, ni à l’aristocratie du nom, ni à celle de l’argent, mais il était magistrat… Et le colonel avait une façon pleine d’enflure de prononcer ce mot : magistrat ! qui lui donnait une importance énorme.

Quant à M. Alain Duval, ni plus noble, ni plus riche que le premier, il n’était que lieutenant, ne payait pas de mine, sortait d’une famille obscure, et s’était permis d’aimer la fille de son colonel, ce qui paraissait bien quelque peu outrecuidant.

Mais enfin il était militaire… Et le colonel avait coutume, en parlant de la glorieuse profession des armes, de redresser si haut la tête, qu’il dominait et fascinait son auditoire.

Père excellent, mais distribuant de façons diverses sa tendresse, il étudiait d’un air inquiet