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Ah ! ce ne serait pas facile à emporter !… ce n’était pas une femme de son expérience qui se faisait illusion sur les difficultés d’une semblable entreprise.

M. Alain Duval n’était ni noble, ni riche, ni de grand avenir, et l’on pouvait présager que madame de Clarande en particulier, qu’on savait entichée de noblesse, jetterait des cris de paon.

Mais madame Fontille était brave… et, résolument, elle marcha droit à son but.

M. Duval, qu’elle recevait parfois, écouta, en tremblant d’émotion, l’ouverture qu’elle lui fit à cet égard, et, dans l’ardeur de son enthousiasme, dévora de baisers reconnaissants la main potelée de sa protectrice.

Hortense, qui venait fréquemment passer une heure ou deux chez madame Fontille, où elle était sûre de rencontrer les chers orphelins, fut habilement sondée.

Elle répondit avec franchise qu’un mari honnête, aimant, était tout l’idéal de Marcelle.

Ces préliminaires terminés, madame Fontille emmitoufla son opulente personne de son plus beau cachemire, fit ajouter, pour la circonstance,