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avec le souvenir d’an sourire et le murmure d’un mot attendri.

Madame Fontille devait se faire leur Providence visible.

À toutes ses qualités, la grosse femme du chef d’escadrons joignait le petit défaut d’être marieuse.

Rapprocher les âmes, unir les cœurs, fondre les fortunes, c’était une occupation séduisante, une joie sans pareille, auxquelles elle sacrifiait annuellement quatre ou cinq mois de son existence.

Elle avait généralement le flair exquis et la main adroite.

Les mariés qui lui devaient leur union ne lui marchandaient pas la reconnaissance. Si quelques-uns d’entre eux ne trouvaient pas dans le ménage qu’elle avait édifié le bonheur qu’ils espéraient, on était tellement assuré de ses bonnes intentions que personne ne songeait à l’attrister par l’expression de regrets inutiles.

Ce fut donc à madame Fontille que vint la triomphante idée de placer la petite main de Marcelle dans la bonne et large main de M. Alain Duval.