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préoccupation, vaincu un trouble dangereux. Pourrait-il jamais trop payer sa sécurité renaissante ?

Le salon qui s’ouvrait ce soir-là était, sans conteste, le plus aristocratique, le plus recherché du faubourg Saint-Germain douaisien.

La comtesse de Sobrière, fort riche, assez hautaine et très-persuadée de l’importance énorme qu’elle avait prise dans la société, ne recevait que par boutades, qui elle voulait et quand elle voulait.

L’annonce d’une fête chez la comtesse était toujours un événement, et la certitude d’y être invité n’appartenait de droit à personne.

Un peu fantasque, il lui plaisait parfois de ne réunir que de graves personnages, et, parfois aussi, de faire danser la jeunesse seulement.

Elle triait capricieusement ses invités parmi les habitants de la ville, les fonctionnaires et les nomades. C’était ainsi qu’elle désignait les officiers de la garnison.

Leur jeunesse et leur entrain étaient près d’elle une recommandation excellente. Les ménages militaires lui plaisaient infiniment moins.