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un désir si clairement manifesté, devant une dérivation positive d’une menaçante préoccupation.

La saison des fêtes s’ouvrait ; il ne tenait qu’à Jane Jouanny d’en devenir la reine, tant son apparition, le premier soir, lui avait attiré de sympathies.

Son extrême distinction, sa beauté délicate la désignaient aux regards de tous, tandis que l’affabilité de ses manières et la simplicité de son abord apaisaient les jalousies instinctives.

Sa toilette de pensionnaire désarmait aussi les rivales. On ne pouvait décemment se coaliser contre une jolie personne qui consentait à paraître, dans deux ou trois bals successifs, avec des nœuds de rubans bleus ou roses sur la même robe blanche.

Qu’importait à Jane ? Elle.s’amusait de l’ébahissement causé par son puritanisme, et se disait avec un brin de vanité que la robe n’est pas la femme.

Madame de Nangeot ne l’entendit pas ainsi.

« Miséricorde, monsieur ! écrivit-elle à son rendre, êtes-vous donc si absorbé dans vos paperasses administratives qu’il ne vous reste pas une