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vint à Douai le pendant de la grande place à Grasse. Le point d’admiration s’y incrusta plus que jamais, avec cette circonstance aggravante que, le succès l’épanouissant, il tournait visiblement au point d’interrogation.

Voir Jane à distance n’était plus un bonheur suffisant. Au moins fallait-il entendre quelques mots de ses jolies lèvres, et recevoir un rayon plus direct, plus intime de ses beaux yeux rêveurs. Par des voies tortueuses, il essaya d’atteindre ce but.

La recommandation de madame de Nangeot devait porter ses fruits immédiats. Jane manifesta le désir de voir le monde.

La société douaisienne, opulente et titrée, n’est pas accessible à tout venant. Parchemins ou portefeuilles sont exigés sans merci comme passeports pour pénétrer dans ses salons aristocratiques.

Jane était née ; ses premières visites lui démontrèrent que la société le savait bien. Mais Jane n’était point riche, et ce fut le major qui, tout doucement, avec des ménagements infinis, fut contraint de le lui rappeler.

L’insouciante jeune femme, trop heureuse et